Daté du XIIème siècle, ce chapiteau se trouve sur la face frontale du treizième chapiteau qui culmine à près de 9 mètres de hauteur sur le mur nord du chœur de l’Abbaye de Saint Benoit sur Loire.
Fondée en 651, cette Abbaye est l’une des premières de Gaule à suivre la règle de saint Benoît, dont les reliques y sont transférées au VIIe siècle. Située près de la Loire, elle devient au XIe siècle un centre culturel majeur de l’Occident, notamment grâce à son scriptorium et sa bibliothèque. Sous l’abbatiat d’Abbon (988-1004) et de Gauzlin (1004-1030), l’abbaye rayonne intellectuellement. Après un incendie en 1026, l’église abbatiale est reconstruite, marquée par sa tour-porche, un chef-d’œuvre de l’art roman. Au XIIe siècle, l’abbatiale est achevée, et le roi Philippe Ier y est inhumé en 1108. L’abbaye, alors à son apogée, accueille jusqu’à 170 religieux.

Ce chapiteau présente un âne facétieux, bouche béante et langue tirée (évoquant peut-être le chant), en train de jouer de la rote, un instrument aussi appelé harpe-psaltérion. Cet instrument de forme triangulaire dispose d’une rangée de cordes de chaque côté.

Cette numérisation a été effectuée le 15 juin 2024 à l’occasion de l’opération GALATÉE-205, consacrée à l’inventaire de l’iconographie musicale figurée sur l’ensemble sculptural de l’abbaye de Fleury à Saint-Benoît-sur-Loire.

Nous tenons à remercier les frères bénédictins pour leur accueil, notamment Frère Joseph qui nous a accompagnés durant le temps de notre intervention.